2E JOURNÉE - PRÉSENTATION PRÉSENTATION D'UN JEU ÉCOLE ET CINÉMA


MES YEUX PARLENT À MES OREILLES

par Bruno Blanche, conseiller pédagogique départemental en arts plastiques et Sarah Génot, chargée d’actions éducatives à Cinémas 93. 


Bruno Blanche introduit cette présentation en posant la question de l’écart entre la transmission et l’apprentissage. Quelle doit être la position de l’enseignant dans une situation où les élèves jouent ?

Elaboré dans le cadre d’Ecole et cinéma en Seine-Saint-Denis, Mes yeux parlent à mes oreilles a été conçu par un groupe de travail mixte mêlant des enseignants et des médiateurs jeune public des salles de cinéma du département. Le jeu invite les enseignants comme les élèves à faire des liens entre les différents films inscrits au programme d’École et Cinéma. L’idée est de leur permettre de se forger une culture en établissant des ponts entre les films, les livres, la musique, etc. Dans ce but, l’équipe s’est appliquée à mettre en valeur une thématique qui puisse relier les films du programme, ainsi que des motifs récurrents pouvant être identifiés dans chacun d’eux.

©Mes yeux parlent à mes oreilles

On voit des élèves d’une classe de CM1/CM2 de Pantin en train d’expérimenter ce jeu. La thématique rassemblant les 5 films du programme de l’année précédente était : « Trouver sa voie, risquer de se perdre ».

Le jeu est simple et demande peu de matériel : 20 photogrammes numérotés, quatre par film, un livret qui les reproduit, un recueil de citations, une règle du jeu pour les enseignants et une clé USB contenant des extraits sonores et vidéo.

Le jeu se déroule ainsi :

  • Un adulte tient le rôle du meneur de jeu. Il dispose d’un ordinateur qui diffuse les images et les sons.
  • Le jeu commence par une invitation au mime pour faire deviner un photogramme, manière d’enrôler les élèves dans le jeu. Ils jouent ensemble, en petits groupes, et comptent eux-mêmes leurs points, ce qui a un effet rassurant.
  • Des extraits sonores sont ensuite diffusés. Les élèves coopèrent pour identifier le photogramme et le film auxquels ces extraits sonores se rapportent, puis doivent argumenter leurs choix.
  • Puis vient un travail sur des citations (de réalisateurs ou de critiques) à partir desquelles les élèves doivent identifier un photogramme.
  • Cette phase prépare un second temps, dirigé par l’enseignant, destiné à amener les élèves à formuler ce qu’ils viennent d’expérimenter par le jeu.  

 

Mes yeux parlent à mes oreilles se veut à la fois un support pour s’engager dans la découverte du cinéma et celui d’un apprentissage. Quand on joue en classe, il n’est pas évident que le jeu permette l’apprentissage. L’enjeu est alors la position qu’adopte l’enseignant ; son rôle est essentiel mais difficile, car il doit se contenter d’observer et ne pas intervenir.

Sarah Génot précise que ce jeu a été élaboré en 2018. L’enjeu est maintenant de le diffuser afin qu’il soit davantage utilisé en classe. La vidéo qui vient d’être diffusée est destinée à le présenter aux enseignants.

Pour la première année, le jeu était téléchargeable sous forme de kit, dont le montage s’est avéré  chronophage pour les enseignants. Cette année, le jeu a été fabriqué en autant d’exemplaires matériels que de salles de cinéma auprès desquelles les enseignants concernés peuvent se les procurer.

Mes yeux parlent à mes oreilles a également été testé en salle, où il fonctionne bien, notamment dans la phase d’écoute et de visionnage des extraits, où la qualité de la projection joue à plein.

Au début, Mes yeux parlent à mes oreilles faisait peur aux élèves et aux enseignants car la programmation d’Ecole et cinéma diffère selon les deux cycles (CP/CE1/CE2 et CM1/CM2) et le jeu fait donc intervenir des films qui ne sont pas inscrits au programme de chacun. Or c’est justement en cela qu’il est stimulant : il permet aux élèves d’avoir un aperçu global de la programmation d’École et Cinéma et donc d’étendre leurs connaissances. Même si tous les films n’ont pas été travaillés en amont, le jeu suscite de la curiosité.


Bruno Blanche

 

ÉCHANGES AVEC LA SALLE

Une étudiante en didactique de l’image demande si ce jeu, qui invite à écouter des extraits de films, est porteur d’un discours sur l’écriture sonore ?

Sarah Génot répond que le jeu incite en effet les élèves à être attentifs à toutes les dimensions d’un extrait de film, notamment l’écriture sonore. On leur demande d’être capables de décrire ce qu’ils ont entendu et d’argumenter leurs réponses. C’est le rôle du meneur de jeu de les encourager à mettre des mots sur leurs ressentis.


> TÉLÉCHARGEZ LA VERSION PDF DE LA RESTITUTION DES JOURNÉES PROFESSIONNELLES 2019 <