1ERE JOURNÉE - CINÉ-LANTERNE

UN PETIT HUBLOT DE CIEL

interprété par Jean-Claude Oleksiak et Catherine Morvan. Suivi d’une discussion avec Anne-Laure Gérard, responsable jeune public au cinéma Le Kosmos de Fontenay-sous-Bois et Liviana Lunetto, déléguée générale de Cinéma Public

Une coproduction Cinéma Public / Ciné Junior et Cinémas 93


> Le ciné-lanterne
> La discussion
> échanges avec la salle


Le ciné-lanterne

Les lanternes vives projettent les couleurs flamboyantes du soleil. Les brindilles, coquillages et fleurs séchées qui défilent devant elles livrent leurs histoires. Les poèmes de Jules Supervielle ouvrent les portes de l’imaginaire, accompagnés par les notes de contrebasse, flûte, tambour et grelots.

Trois films répondent à ce ballet d’ombres et de lumières, comme trois échos à la poésie du monde : Kuri de Alice Bohl et Mélanie Prunier, Lunette de Phoebe Warries et Disco-Toccata de Grégoire Pont.

« Un écran en fond de scène. Le musicien est installé avec sa contrebasse devant l'écran car il est en interaction avec ce qui s'y passe. Une lanterne vive projette les couleurs de l'aurore. A vue, la comédienne manipule dans le faisceau de la lanterne vive des objets de la nature (écorces, galets, feuilles...) et leur ombre prend une vie animale ou végétale. Elle chante parfois et donne à entendre la poésie de Jules Supervielle sur la musique de la contrebasse. Une journée passe ainsi et la lanterne vive fait défiler devant nos yeux les couleurs flamboyantes du soleil évoluant dans le ciel jusqu'à disparaître dans le crépuscule. »

« La poésie de Jules Supervielle et la musique de la contrebasse invitent les spectateurs à se poser et à entrer dans une contemplation de la nature. La lanterne vive projette la lumière d'une aurore et c'est la vie animale qui commence. Un arbre se dresse puis se transforme en écrevisse qui s'efface dans le sable, un oiseau s'envole… L'un après l'autre, les arbres, les animaux et les insectes font leur apparition avec leurs rythmes, leurs actions et leurs rencontres. Le musicien soutient cette vie avec la richesse des sons de ses divers instruments (contrebasse, flûte traversière, tambour, gong, buthang, grelots). Les poèmes de Jules Supervielle ouvrent encore un peu plus les portes de notre imaginaire. Prendre le temps de se poser devant « Un petit hublot de ciel », c'est se donner à la poésie de la nature, tout simplement. »

(Extraits du dossier de presse de la compagnie Les bruits de la lanterne pour « Un petit hublot de ciel »)
 

La discussion

Catherine Morvan et Jean-Claude Oleksiak travaillent depuis de nombreuses années à partir de l’imaginaire des enfants avec des objets collectés dans la nature et des lanternes vives. Ils se sont amusés avec ces objets, ont joué comme des enfants et improvisé pour faire naître et véhiculer de la poésie.

Liviana Lunetto explique comment ont été choisis les trois films qui complètent le spectacle de Catherine Morvan et Jean-Claude Oleksiak. Il fallait trouver des films qui entrent en résonance avec l’univers des deux artistes, mais qui n’en soient pas pour autant la traduction cinématographique. Ces films devaient apporter quelque chose en plus. L’idée de la lumière, source première de la lanterne et du cinéma, a guidé ce choix qui a abouti à un programme de films sans dialogue, portés principalement par le chant et la musique.

 Voir le film Kuri de Alice Bohl

 Voir le film Lunette de Phoebe Warries

 Voir le film Disco-Toccata de Grégoire Pont

 

Catherine Morvan et Jean-Claude Oleksiak sont très contents de ces choix. La première fonction de ce ciné-lanterne est de montrer aux enfants que, derrière les films, il y a des artistes. L’enchaînement proposé entre le spectacle vivant et les films rappelle d’une part que la lanterne magique est l’ancêtre du cinéma, et d’autre part qu’il y a un lien entre les images et le vivant.

Jean-Claude Oleksiak et Catherine Morvan confirment qu’un spectacle implique des contraintes et que celles-ci font parfois peur aux programmateurs des salles de cinéma. Pour Un petit hublot de ciel, ils ont repensé leur décor et leur système d’éclairage pour les rendre les plus simples et légers possible, afin de libérer la salle de la contrainte matérielle. En contrepartie, quand le spectacle est programmé, ils insistent pour que la jauge de la salle soit limitée à 60 personnes, afin de conserver l’intimité dont le spectacle a besoin. Il y a parfois des difficultés, liées aux différences entre les salles, au fait que le public peut se retrouver loin de la scène, mais ils s’adaptent. Tout compte fait, la salle de cinéma s’avère plutôt adaptée à un spectacle de théâtre d’ombres qui demande avant tout de l’obscurité, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir.Pour Sarah Génot, la dimension incarnée de leur théâtre d’ombres apporte une sensibilité à la séance, comme un complément à l’immatérialité du cinéma. Elle demande à Catherine Morvan et Jean-Claude Oleksiak d’expliquer comment ils ont adapté leur spectacle à la salle de cinéma, ce qui était l’un des challenges de ce projet.

Anne-Laure Gérard a programmé Un petit hublot de ciel au Kosmos de Fontenay-sous-Bois (94). Le spectacle a très bien fonctionné, même dans une salle très remplie (la jauge d’une séance programmée en tout public étant difficilement contrôlable, 90 personnes étaient présentes ce jour-là). Elle souligne l’importance qu’il y a selon elle à ne pas montrer que du cinéma dans les salles de cinéma, mais aussi d’autres disciplines artistiques qui s’y rapportent.

Sarah Génot lui demande comment elle se positionne en tant que médiatrice avec ce genre de spectacle.

Anne-Laure Gérard répond qu’il faut mettre davantage le spectateur en conditions car, à la différence des films, de « vraies » personnes sont impliquées – ce qui fait par ailleurs la richesse du programme.

 

ÉCHANGES AVEC LA SALLE

de gauche à droite : Jean-Claude Oleksiak, Catherine Morvan, Sarah Génot, Anne-Laure Gérard et Liviana Lunetto

Plusieurs spectateurs font part de leur émotion face au spectacle, qui dessine un univers poétique singulier et produit un effet magique et envoûtant.

Catherine Morvan rappelle que les enfants ont l’oreille très fine, qu’ils entendent tout. Il faut donc leur offrir des choses subtiles et délicates. Pour autant, ce spectacle ne s’adresse pas qu’aux petits et ils sont heureux s’il touche aussi les adultes.

Laurent Pierronnet, responsable jeune public au cinéma Jacques Tati de Tremblay-en-France (93), a accueilli Un petit hublot de ciel dans le cadre d’un ciné-goûter. Il témoigne d’une expérience réussie, notamment parce qu’elle permet d’instaurer un rapport humain. Il évoque la manière dont il a annoncé et présenté le spectacle aux parents des enfants. Il suggère à la compagnie de fournir davantage de matériel (affiche, vidéos) pour permettre aux programmateurs de mieux communiquer, car la forme singulière du spectacle interroge les parents.


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