3ÈME JOURNÉE - TABLE RONDE

FOCUS SUR LES SALLES QUI SONT À LA FOIS LIEU DE DIFFUSION PLURIDISCIPLINAIRE DE SPECTACLE VIVANT ET ÉTABLISSEMENT CINÉMATOGRAPHIQUE

avec Jean-Michel Cretin, programmateur cinéma des 2 Scènes, scène nationale de Besançon (Doubs), Amandine Larue, responsable cinéma du Théâtre et Cinéma Georges Simenon (Seine-Saint-Denis), Elsa Sarfati, directrice de l’Espace 1789, scène conventionnée danse & cinéma art et essai, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et Dominique Toulat, directeur du cinéma de la Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée, à Noisiel (Seine-et-Marne)

Table ronde animée par Antoine Leclerc, délégué général du Festival Cinéma d’Alès – Itinérances de l’assocation Carrfour des festivals. 


Antoine Leclerc propose un point de départ pour lancer la discussion : les temporalités différentes dans lesquelles s’inscrit le travail de programmation au théâtre et au cinéma. Les contraintes sont différentes : la programmation de théâtre implique de bloquer des dates une année en amont, parfois plus ; la programmation de cinéma est soumise à un calendrier à court terme, parfois fluctuant, celui des sorties. Le mode d’accès aux œuvres, les négociations qui les entourent, et la manière de les présenter, sont fondamentalement différents.  

© Théâtre et Cinéma Georges Simenon

Amandine Larue évoque la salle dans laquelle elle officie en tant que responsable cinéma, le Théâtre et Cinéma Georges Simenon à Rosny-sous-Bois. Elle a été engagée dans cet établissement pour lancer une « activité cinéma », avec un certain nombre de contraintes : deux séances par semaine et des partenariats souhaités avec d’autres structures de la ville. Dans un premier temps, elle a œuvré pour répondre à ce cahier des charges en reliant une partie de sa programmation aux saisons des autres équipements (médiathèque, conservatoire…) et par la création de week-ends thématiques : les Cinétincelles. C’est avec le conservatoire Francis Poulenc (CRC) que la collaboration est d’emblée apparue la plus fructueuse : de nombreux films musicaux (films sur la musique, biopics) et ciné-spectacles (musique, danse) ont été programmés et des passerelles créées avec les élèves du Conservatoire.

©Ciné-bal à Rosny-sous-Bois

Il s’agissait avant tout, à ce stade, de faire venir du public et de légitimer la nouvelle activité de la salle. Mais Amandine Larue s’est vite heurtée à un obstacle, la difficulté de mobiliser du public sur uniquement deux séances par semaine. Par ailleurs le directeur de la salle, venant du théâtre, n’encourageait pas vraiment le développement de l’activité cinéma et l’équipe elle-même était historiquement attachée à l’activité spectacle vivant. Elle a néanmoins réussi à obtenir le passage à trois séances par semaine. Puis, à la faveur d’un changement de direction, la programmation a été entièrement repensée et le lieu est devenu véritablement un cinéma, qui vient tout juste d’être classé art et essai. Les séances ont lieu tous les mercredi et dimanche, une stabilité qu’elle juge essentielle pour fidéliser le public, même si cela constitue un défi pour les techniciens qui travaillent dans le lieu et ont peu de jours pour monter les spectacles.

© Les 2 Scènes - le théâtre de l’Espace

Jean-Michel Cretin, lui, programme le cinéma de la scène nationale de Besançon. Comme son nom (les 2 Scènes) ne l’indique pas, elle comprend trois lieux. Le premier lieu historique est le théâtre de l’Espace, créé en 1982 à Planoise, dans la banlieue populaire de Besançon. Il a ensuite été associé au théâtre Ledoux, situé dans le centre-ville, puis à une salle polyvalente voisine, le Kursaal. Cette salle possède une dépendance en sous-sol, dans laquelle sont projetés des films. Le cinéma est donc présent de manière intermittente dans deux salles, le théâtre de l’Espace et le Kursaal. Le mélange des genres rend donc les choses compliquées, tant au niveau logistique que de la programmation, mais il a le mérite d’exister.

© Les 2 Scènes - le théâtre Ledoux

Le théâtre de l’Espace a été choisi pour accueillir la programmation jeune public. Dans cette salle, l’équipe est parvenue à ritualiser une programmation et à fidéliser un public. Elle passe des films, propose des ateliers et des ciné-concerts.

Le statut de scène nationale offre un budget qui permet de programmer des ciné-concerts et d’éditer un beau programme, ce qui compense (un peu) la difficulté de la salle à être identifiée. Malgré tout, Jean-Michel Cretin a le sentiment que son travail ressemble davantage à celui d’un militant de ciné-club que du responsable cinéma d’une institution dotée d’importants moyens.

Elsa Sarfati est directrice de l’Espace 1789 à Saint-Ouen, qui est à la fois une scène conventionnée danse et un cinéma classé Art et Essai. L’Espace 1789 comporte deux salles dont l’une est exclusivement dédiée au cinéma, ce qui permet de proposer 2400 séances par an et une activité cinéma 7 jours sur 7. Cette dualité théâtre-cinéma était présente il y a 30 ans dès la conception du lieu, construit après la fermeture de l’Alhambra, à destination d’une population en majorité ouvrière.

© l’Espace 1789

Elsa Sarfati vient du secteur du spectacle vivant. Elle est néanmoins très heureuse de cette double identité, même si elle reste perçue, à l’extérieur, d’abord comme une directrice de salle de spectacles. L’Espace 1789 emploie une programmatrice dédiée à l’activité cinéma, mais tous les autres salariés participent à la vie du lieu dans ses deux activités : à l’accueil, au bar, à l’administration et dans le travail de communication et relations publiques. En termes d’organisation d’équipe, c’est exigeant, mais c’est aussi plus stimulant, et cet état d’esprit est transmis au public qui fréquente le lieu. Le système de billetterie prend également en compte cette double activité : la salle propose un pass qui peut être utilisé aussi bien pour voir des films que des spectacles. Bien sûr, cela crée des difficultés (notamment de comptabilité), mais là encore, ce choix de la circulation entre les arts et les publics est essentiel. Par ailleurs, l’accès aux films impose de les programmer dans les deux salles pour mieux les exposer, ce qui représente des contraintes, en particulier pour les artistes en résidence.

© Ciné-concert à l’Espace 1789

Dominique Toulat souligne que tous ces lieux sont représentatifs d’un héritage, celui de l’histoire politique et de l’action culturelle de municipalités communistes, qui ont tenté d’œuvrer à une diffusion des arts dans des quartiers dénués d’équipements culturels. La Ferme du Buisson, à Noisiel, scène nationale de Marne-la-Vallée, a depuis toujours une activité pluridisciplinaire. Quand le cinéma a ouvert en 1991, le lieu accueillait déjà depuis longtemps des cinéastes et des projections de films. Cette ouverture a coïncidé avec le classement de la Ferme du Buisson comme scène nationale. Théâtre, centre d’art, cinéma font ainsi partie d’un projet commun, autour d’une même équipe et d’une même direction. La problématique est, là aussi, de parvenir à tenir cette diversité, dans la programmation, la relation avec le public et la gestion des équipes. Des objets communs ont ainsi été créés, favorisant le croisement des artistes issus des différentes disciplines. Par exemple, le festival Temps d’images créé par José-Manuel Gonçalvès, qui suscitait et accompagnait des rencontres entre les arts de l’image et de la scène ; ou aujourd’hui le festival Pulp, consacré à la bande dessinée et à ses croisements avec les autres arts. Dans ces occasions, Dominique Toulat a pu constater que les artistes du plateau connaissaient davantage le cinéma que l’inverse. 

© La Grande Halle de la Ferme du Buisson

Au début, les personnes qui s’occupaient des relations publiques des différentes disciplines ne se parlaient pas. Elles ont travaillé pour améliorer leur fonctionnement en équipe. À présent, elles se répartissent le travail non pas en fonction des disciplines mais des territoires. Ainsi, sur un territoire donné, il y a un interlocuteur unique qui endosse les trois casquettes (théâtre, arts, cinéma).

Dominique Toulat aborde la problématique posée par le chantier de rénovation de la salle de cinéma de la Ferme du Buisson. Pendant le temps des travaux, l’équipe du cinéma a investi la grande salle du théâtre, qui a dû être partagée entre les activités théâtre et cinéma. Ce bouleversement des habitudes a bousculé les pratiques, mais il a permis aux équipes de se découvrir et des solutions techniques ont été trouvées pour que les changements entre les activités se fassent avec le plus de fluidité possible. Globalement, le lien a pu être maintenu avec le public, qui va maintenant pouvoir se développer dans les deux nouvelles salles de cinéma.

Dominique Toulat note que ce mélange des genres pousse à la réflexion. Comment le cinéma peut profiter de cette proximité forcée avec la scène, et inversement ? C’est l’occasion de créer des passerelles. Par exemple, de tisser des liens avec des comédiens de théâtre qui répondront ensuite présents pour accompagner des projections. Il cite aussi l’exemple de Chantal Akerman, qui était venue travailler au centre d’art en 2016 pour l’exposition Maniac Shadows.

© La Ferme du Buisson - Thierry Guillaume

Ces diverses situations exposées, Antoine Leclerc lance la discussion. À propos des subventions accordées aux salles hybrides, il évoque les origines plébéiennes du cinéma, qui contribueraient à nourrir l’idée que le cinéma, art moins noble que le théâtre, est dévalorisé par rapport au théâtre quand les deux disciplines se trouvent en « concurrence ».

Dominique Toulat juge qu’au niveau des tutelles, notamment à la DRAC, il y a eu une vraie évolution sur ces questions d’identification et de mélange des genres. Il évoque le DICRéAM, Dispositif pour la Création Artistique Multimédia et Numérique, comme exemple de cette tendance.

Jean-Michel Cretin est heureux d’avoir entendu ces différents témoignages, car ils montrent que des solutions sont possibles. Dans sa salle, le cloisonnement entre les disciplines est très fort, et il est difficile de faire entendre la spécificité du cinéma pour qu’il soit pris en compte et que des liens soient créés. Il y a comme une contradiction entre la bienveillance de la structure qui accepte cette cohabitation, et les difficultés réelles liées aux questions de programmation. Pour le moment, la billetterie est séparée, il n’y a pas de logiciel commun, ce qui complique la gestion de la base de données concernant le public – d’autant que le public du théâtre ne se reporte pas spontanément sur le cinéma et vice versa. L’équipe fait des efforts pour améliorer les choses mais c’est encore très tâtonnant.

© CinéZik à Rosny-sous-Bois

Amandine Larue évoque le projet « La musique à l’image », qui a vu le jour dès les débuts de l’activité cinéma du Théâtre et Cinéma Georges Simenon, en partenariat avec le conservatoire Francis Poulenc. Ce projet, qui intègre un enseignement spécifique d’improvisation à l’image (le pianiste Jacques Cambra en est devenu l’enseignant référent], a permis de former des professeurs et de faire connaître la salle aux élèves et à leurs familles, donc de constituer un public. Le succès du projet a encouragé l’établissement à renforcer encore ces liens entre musique et cinéma, avec Mon p’tit Cinézik, un rendez-vous mensuel pour les 5-9 ans, des ciné-concerts et « Silence », un festival se déroulant sur 3 jours, dont ils préparent la seconde édition. Enfin, une résidence d’artiste, Cinémix, est menée pour la première fois cette année. Elle accueille le DJ Prieur de la Marne, qui retravaille les images avec sa musique. Amandine Larue évoque les différents projets créatifs liés à cette résidence qui vont se dérouler prochainement sur le territoire. Elle veut clamer haut et fort cette double identité musique et cinéma et souligne l’importance de l’ouverture aux autres arts, particulièrement aujourd’hui.

 Voir Le Malaise anxieux de Prieur de la Marne

 

ÉCHANGES AVEC LA SALLE

Dans la salle, Marc Olry, accessoiriste et distributeur, salue le travail d’Amandine Larue qui est parvenue à œuvrer à partir des exigences de la mairie de Rosny-sous-Bois et de la demande qui lui était faite de travailler avec les institutions culturelles de la ville.

Dominique Toulat apporte une nuance à certains propos qui ont précédé. Il prend l’exemple d’artistes connus et reconnus dans le milieu du théâtre, comme Jean-Christophe Meurice de la troupe des Chiens de Navarre, ou Vincent Macaigne. Lorsqu’ils ont réalisé leurs films (respectivement Apnée et Pour le réconfort), ils ont probablement espéré que leur public de théâtre, qui est très large, viendrait les voir. Cela ne s’est pas passé comme ça : l’expérience montre que les publics ne s’additionnent pas de manière automatique.

Elsa Sarfati apporte un témoignage chiffré : à l’Espace 1789, sur 1 700 adhérents, 49 % ne viennent qu’au cinéma, 16 % ne viennent qu’aux spectacles et 35 % voyagent entre les deux.

Dans la salle, Léna Roussel, une ancienne directrice de la photographie qui travaille dans l’éducation à l’image à Saint-Ouen, remarque que le jeune public qui se rend dans ces salles pluridisciplinaires n’identifie pas ces propositions comme duelles. Ils les prennent telles quelles, ce qui est positif.

Antoine Leclerc rebondit : c’est là une piste de développement possible pour les salles mixtes, car cette hybridité apparaît nécessairement féconde sur le plan de l’éducation artistique.

Elsa Sarfati confirme. L’Espace 1789 met en place un projet dans le cadre du dispositif départemental La Culture et l’Art au collège, dans lequel les collégiens qui viendront voir des films verront aussi un spectacle ; inversement, ceux qui auront à réaliser un travail sur la danse découvriront aussi un film. Par ailleurs, selon elle, le voisinage du cinéma peut permettre de désacraliser l’image du spectacle vivant auprès de ce public.

Dans la salle, Corentin Bichet, chef de service de l’exploitation du CNC, apporte son point de vue. Il est conscient de la difficulté pour les équipes cinéma d’exister dans ces espaces qui ne sont pas en premier lieu des salles de cinéma. Au CNC, ils tentent de prendre cela en compte dans l’attribution des aides financières à ces salles pluridisciplinaires, en exigeant un volume d’activité minimum dédié au cinéma. Par ailleurs, le CNC reçoit des demandes d’aide de la part de salles qui sont des scènes nationales et qui, en tant que telles, touchent déjà de grosses subventions pour leur activité théâtrale. Par conséquent, il se demande le sens qu’il y a pour le CNC à donner des enveloppes de 15 000 euros à des structures par ailleurs dotées de budgets très importants.

Elsa Sarfati réagit : elle ne diffuse pas du cinéma pour obtenir des subventions qu’elle pourrait réinjecter dans son activité théâtrale. Le fait est que ces salles ont réellement besoin de ces compléments d’aide.

Jean-Michel Cretin, Elsa Sarfati et Dominique Toulat

Dominique Toulat confirme. On fantasme beaucoup sur le financement public des salles de spectacles, qui sont soupçonnées de déborder de richesse. Or, elles sont dans un rapport de plus en plus contraint avec leurs tutelles. 15 000 euros, cela peut servir à légitimer un travail, une personne, un projet. Ce n’est pas symbolique.

Dans la salle, Liviana Lunetto, déléguée générale de Cinéma public (association des salles municipales et associatives du en Val-de-Marne) rappelle que le réseau du Val-de-Marne présente également une forte proportion d’équipements mixtes. Quatre d’entre elles sont des cinémas-théâtres et quatre autres sont des théâtres qui font des projections. Elle témoigne de cette relation ambiguë d’attirance / méfiance entre les disciplines. D’après les retours qu’elle peut avoir, il n’y a pas une grande collaboration entre ces activités. Sur certains territoires, il y a toutefois une volonté politique de rapprocher les activités, comme à Arcueil en mutualisant le personnel ou à Saint-Maur où la Ville veut réunir les équipements théâtre et cinéma.

Dans la salle, Charlotte Verna, nouvelle directrice de l’Espace Jean Vilar à Arcueil, qui est également une salle à double activité, évoque les efforts effectués depuis un an pour mutualiser les activités, en particulier la billetterie. C’est un travail difficile à mener, au niveau de la régie et des ressources humaines, mais les résultats sont encourageants. Elle précise qu’à Arcueil, c’est l’équipe théâtre qui se trouve en position de faiblesse par rapport à l’équipe cinéma, mais la plupart du temps la mise en place d’un dialogue de bon sens permet de lever les barrières.

Elsa Na Soontorn, programmatrice à l’Agence du court métrage, demande si ces salles duales ont parfois recours à des ententes de programmation.

Amandine Larue répond qu’en effet c’est parfois le cas, mais pas à Rosny-sous-Bois. Les équipes dévolues au cinéma étant souvent réduites, elles sont pour certaines contraintes d’y avoir recours.


Jean-Michel Cretin, Elsa Sarfati, Dominique Toulat, Amandine Larue et Antoine Leclerc

Jean-Michel Cretin évoque la liberté de programmation qui est, pour lui, l’heureuse contrepartie des diverses contraintes avec lesquelles il doit composer. Sa programmation n’est pas tenue de coller aux sorties de la semaine, il peut aller vers les films de patrimoine comme faire des propositions originales. Avec seulement 330 séances dans l’année, il est tenu de faire un « festival permanent », en programmant des cycles chaque mois. Avec une certaine réussite puisqu’il accueille 80 spectateurs en moyenne par séance.  Il pense que c’est important de pouvoir mener ce travail de manière autonome, avec une finesse de programmation sur le territoire, même s’il est conscient du fait que, dans une salle de cinéma « classique », cela demanderait beaucoup de temps.

Dans le public, Séverine Houy, directrice de l’Espace des arts aux Pavillons-sous-Bois, prend la parole. Son équipement doté d’une seule salle a également la double identité. La programmation cinéma y est faite par une entente, le GPCI. C’est un gain de temps considérable pour une salle qui ne ferme jamais, où tous les salariés sont constamment occupés par des tâches très diverses. Mais cela ne l’empêche pas de donner une direction à sa programmation, de créer des événements autour de celle-ci et d’affirmer une identité. L’Espace des arts a été créé dans les années 70 par une mairie communiste, dans un idéal pluridisciplinaire. Lorsqu’elle est arrivée à la direction de la salle il y a 15 ans, la programmation cinéma était assez pauvre. Elle a œuvré pour l’intensifier et l’orienter vers l’éducation à l’image, et aujourd’hui cette activité a pris le pas sur le théâtre. La salle réalise à présent 45 000 entrées par an. Ce parcours n’a cependant pas été aisé : il a fallu réorganiser le temps de travail de l’équipe technique et renoncer aux accueils en résidence. Malgré ces efforts, l’Espace des arts n’est toujours pas aujourd’hui identifié dans les réseaux professionnels comme une salle de cinéma.

Elsa Sarfati évoque à ce propos les noms de toutes ces salles, qui ne facilitent pas toujours leur identification : Espace 1789, Espace des arts…

Tangui Perron pose une question à Jean-Michel Cretin sur les relations au sein des 2 Scènes entre le théâtre et la salle Art et Essai.

Jean-Michel Cretin répond qu’il a parfois le sentiment d’être à contrecourant, malgré la bienveillance dont on fait preuve à son égard. Il a du mal à défendre une idée du cinéma en tant qu’art et non comme une simple illustration de la programmation théâtrale ou de questions de société qui traversent cette dernière, comme le thème de l’anthropocène en ce moment. Certains artistes invités auxquels il confie une carte blanche ont heureusement la fibre cinéphile.

Dominique Toulat indique qu’en tant que conseiller au CESER (Conseil Économique Social et Environnemental Régional), il a participé à un rapport sur la question des déserts culturels en Île-de-France. La conclusion est qu’il n’y a pas de déserts culturels en Île-de-France, mais des endroits où il y a un manque de diversité. Une des directions préconisées par ce rapport est d’encourager la pluralité des propositions artistiques dans des lieux uniques. Ce serait une solution possible aux problèmes du maillage culturel du territoire.