PARCOURS LA CULTURE ET L'ART AU COLLÈGE : ACTUALITÉS 2020/2021

Tout au long de l'année, nous vous donnons des nouvelles des parcours La Culture et l'Art au Collège : actualités, focus sur les artistes, sorties, restitutions...

 

> LE CINEMA FANTOMATIQUE

Ce parcours porté par le cinéaste Vincent Weber, soutenu en 2017 par l’Aide au Film Court, pour son film Déter, a été lancé avant les vacances d’hiver au collège Georges Politzer de La Courneuve. Les élèves de 6e vont, tout au long du projet, s’interroger sur le « cinéma fantomatique » en imaginant et mettant en scène des présences étranges et impalpables dans le collège. En faisant appel au principe de l’improvisation, la classe, accompagnée par le réalisateur et leurs enseignantes Sophie Cébrian et Ludivine Conrad, réalisera un court métrage autour de la figure emblématique du fantôme, à la manière d’un cadavre exquis.

Après une première séance introductive où les élèves de 6e ont abordé les différentes étapes de création du film et ont évoqué les différents genres cinématographiques, dont ceux du cinéma de genre et du cinéma horrifique, le groupe s’est ensuite attelé à l’écriture de différentes histoires, points de départ de leur film collectif. En travaillant d’abord autour de cartes d’identité de ces créatures, les élèves ont ensuite imaginé cinq rencontres rêvées avec des fantômes hantant le collège (dont l’une d’entre elle se fera avec le squelette du cours de biologie !). La prochaine étape pour le groupe sera celle du tournage !

Les sorties prévues au cinéma l’Etoile de La Courneuve avec la projection de Le voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki et à la Maison du Geste et de l’Image, avec un atelier d’improvisation, sont reportés à une date ultérieure, en raison du contexte lié à la pandémie.

 

 


> HOSPITALITES

Le projet « Hospitalités » proposé par la réalisatrice documentariste Aline Fischer à une classe de 4e du collège Georges Politzer de La Courneuve a débuté en décembre. Les élèves, accompagnés par leurs enseignantes Perrine Beaufils et Ludivine Conrad, se sont lancés dans la découverte du cinéma direct, en réfléchissant aux notions de migration et d’exil. Dans le cadre de ce parcours La Culture et l’Art au Collège, la classe réalisera un film collectif documentaire polyphonique autour des voyages vécus ou rêvés.

La classe a découvert lors de la première séance le film d’Aline Fischer, Meteorstrasse, présenté en 2016 à la Berlinale, dans la catégorie Génération, et ont pu échanger avec la cinéaste à l’issue de la projection. Les élèves ont ensuite été initiés aux différences entre le cinéma de fiction et documentaire, en s’appuyant sur le visionnage d’extraits de films de Jorge Furtado, Amie Sarah Barouh, Jean Rouch et Edgar Morin.

 

Les sessions de tournage ont commencé autour des voyages vécus ou rêvés par les élèves et leurs proches, où ils ont appris à recueillir et filmer la parole, en s’emparant du langage du cinéma direct. Ils ont ensuite rencontré Paul, coordinateur chez Médecins du Monde, qui a partagé avec eux son quotidien de maraudage auprès de mineurs isolés à Paris. Les récits qu’il leur a rapportés ont donné lieu à une réappropriation de la part des élèves, performance qu’ils ont filmés en conditions réelles, dans le camion de la mission humanitaire.

 

 


> REPRESENTATIONS DES FEMMES DANS LES ARTS VISUELS ET LE LANGAGE

Dans le cadre de ce parcours, les élèves d’une classe de 3e du collège Théodore Monod de Gagny se sont initiés avec la cinéaste Giulia Casagrande à l’écriture cinématographique documentaire en réemployant des images d’archives. Cela leur a permis de s’interroger sur les stéréotypes et les représentations des femmes dans les médias, également accompagnés par leurs documentaliste et enseignantes Sandrine Bchini, Clémence Le Goff et Aude Loche.

Après avoir assisté à la projection du film de Giulia Casagrande, Clara et la vie imaginaire, et en avoir débattu avec elle, les élèves ont ensuite découvert la série animée Les Culottées de Pénélope Bajieu en la comparant avec la bande-dessinée de l’auteure. Un travail a également été fait autour de Persepolis de Marjane Satrapi. Le rapport filles-garçons et les représentations des protagonistes ont aussi été étudiés en s’appuyant sur des extraits de Bandes de filles de Céline Sciamma. Nourris par ces références, les élèves ont improvisé des saynètes avant de choisir les quatre figures féminines inspirantes autour desquels ils ont ensuite travaillé : Kamala Harris, Emma Watson, Angela David et Diam’s. Après un travail de recherche documentaire et d’écriture, chaque groupe a ensuite tourné et enregistré les voix off de leurs portraits filmés documentaires.

 

En parallèle des sessions de création, la médiatrice Laetitia Puertas du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir avait rencontré la classe pour évoquer ensemble les droits des femmes d’un point de vue historique et sociétal. Les échanges ont également tourné autour de la question des violences faites aux femmes et aux enfants, notamment en ce contexte complexe de crise sanitaire.

La restitution du film s’est faite au collège le 8 mars, jour internationale des droits de la femme. Cette projection s’est intégrée à la semaine thématique au collège autour de l’égalité homme-femme. Les élèves ont également pu jouer dans ce cadre au jeu de société Femmes et Cinéma créé par le service Droits des femmes de la mairie de Saint-Denis, accompagnés par le médiateur Victor Guillard.

 

La sortie prévue au cinéma André Malraux de Gagny avec la projection de Radioactive de Marjane Satrapi, biopic de la vie de Marie Curie, est reportée à une date ultérieure, en raison du contexte lié à la pandémie.

 


> ART BRUT

Le parcours inspiré du travail des artistes d’art brut accompagné par la cinéaste Paula Ortiz a débuté début mars. Une classe de 6e du collège Nelson Mandela du Blanc-Mesnil travaille autour des œuvres de créateurs autodidactes visionnaires et en marge des diktats du monde officiel de l’art. Dans le cadre du projet, les élèves vont à leur tour créer, « à la manière » du Facteur Cheval et son Palais Idéal ou encore de Picassiette avec sa fameuse maison Picassiette. Ils vont inventer un monde peuplé de créatures d’argile et de matériaux de récupération, qu’ils filmeront dans le parc Duclos, à la manière de Chris Marker dans Junktopia.

 

Des repérages ont été réalisés dans le parc Duclos pour choisir le lieu de positionnement des statues et manier le matériel audiovisuel, avant de réfléchir à la mise en scène et au découpage de leur performance filmée. Les élèves ont commencé à façonner leurs sculptures d’argile et à rassembler du matériel de récupération de couleurs, en vue de créer quatre créatures à plusieurs têtes représentant les quatre éléments. Les prochaines séances avec Paula Ortiz seront dédiées au tournage du film.

 


> A TROIS, ON S'EVADE

Le parcours initié par le réalisateur Michaël Dacheux est lancé au collège Anatole France des Pavillons-sous-Bois. Le projet propose à cette classe de 3ème, également accompagnée par Alexane Brochard, chercheuse spécialiste des révoltes d’enfants, de travailler sur la fugue et la mutinerie, constitutrices d’une communauté avec alliances et rapports de pouvoir, en rupture avec l'autorité des adultes. Les collégiens documenteront, en s’emparant de diverses formes d’expression artistique, les façons dont un groupe peut investir un nouveau territoire et s’organiser pour inventer des jeux et un langage particulier.


Avant de débuter les séances de création avec Michaël Dacheux, les élèves se sont rendus en octobre, avant la fermeture des lieux culturels, à l'Espace des Arts de Pavillons-sous-Bois pour assister à la projection du film Los Olvidados de Luis Bunuel.

 

 


 

 


> IL ÉTAIT UNE FOIS BAMAKO

Le projet de la chorégraphe Elodie Escarmelle et du cinéaste Kostia Testut avec la classe ULIS du collège René Cassin de Noisy-le-Sec a enfin été amorcé en octobre, alors qu'il devait commencer au printemps 2020. Les élèves ont commencé à travailler autour de la photographie Nuit de Noël de Malick Sidibé prise à Bamako en 1963, point de départ du projet. Dans le cadre de ce parcours, ils reconstitueront la scène de cette image iconique dans un court métrage chorégraphique en faisant appel à leur imagination.

Les collégiens ont tour à tour travaillé autour de l'image avec Kostia Testut et de la danse avec Elodie Escarmelle dans le cadre de leurs ateliers, en étant initié au vocabulaire et aux spécificités de chaque domaine par la manipulation de matériel ou la mise en mouvement du corps. Certaines musiques ont également été choisies en vue de la reconstitution de la scène.

La sortie au cinéma Le Trianon de Romainville avec la projection du film Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy leur ont permis d'appréhender le genre de la comédie musicale.

 

 


> MAPPING D'IMAGES SUR MON COLLEGE

Le parcours proposé par la monteuse et mappeuse Carolyn Laplanche a débuté fin septembre pour les élèves de la 5ème option Arts au collège Gustave Courbet de Romainville. Dans ce cadre, la classe va être initiée au montage et au mapping, technique multimédia permettant de projeter de la lumière et des images sur des volumes. Ils composeront une œuvre originale qui sera projetée sur la façade du collège lors d’une performance, le 17 décembre, pour la remise des bulletins du collège. Pour la créer, ils confronteront des motifs qui se répondent dans des films soutenus au titre de l’Aide au film court du Département de la Seine-Saint-Denis. Les images de la fresque seront autant de fenêtres réinventant des histoires, à la manière de Fenêtre sur cour d’Hitchcock.

Les séances avec Carolyn Laplanche ont commencé par la projection de quatre courts métrages qui constitueront la matière créative de leur mapping : Benidorm de Raphaëlle Tinland, Cambodia 2099 de Davy Chou, Inupiluk de Sébastien Betbeder et Junk Love de Jonathan Rochart. Les discussions autour des films et la présentation des spécificités du mapping ont permis à la classe de défricher les films, à la recherche de plans qu'ils pourront réemployer dans leur fresque audiovisuelle.

 

 

Les élèves sont découvert sur le grand écran du Trianon de Romainville le grand classique d'Alfred Hitchcock, Fenêtre sur cour. La séance était événementielle car le film était précédé en avant-programme de 5 très courts métrages réalisés pendant le confinement dans le cadre de l’appel à film « Courts intérieurs » lancé par Est Ensemble avec le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Des films tournés depuis les balcons et fenêtres du territoire : À ma fenêtre d'Antoine Moreau (Pantin), Le Beau fruit de la lumière de Xavier Grizon (Le Pré Saint-Gervais), Tous égaux de Fanny Gosse (Bagnolet), Claquemurés d'Arthur Caillet (Montreuil) et La Vie matérielle d'Emmanuelle Durand (Romainville). La plupart des réalisateur.rice.s des courts métrages présentés étaient présents et ont pu échanger avec le public.